
Tout d’abords pourquoi parler d’un artisan restaurateur de meubles anciens, dans un blog de maçonnerie ? La réponse est simple, tout comme mon propre métier le restaurateur de meubles s’attache à préserver des ouvrages d’une autre époque. Pour ma pars je m’occupe de nos vieux murs, et nos maisons anciennes plus globalement, pour ce qui est de Mr Aubert il s’attache à préserver ces meubles, témoignages uniques du savoir faire de notre passé. C’est à mon sens un métier qui partage la même noblesse et un sens commun. J’ai choisi le métier de maçon du bâti ancien, pour ne pas avoir à me demander si ma journée aura un sens. Les métiers de l’artisanat, comme le mien, l’ébénisterie, et tellement d’autre, on la qualité, de plus en plus rare de nos jours, d’être des métiers ou l’on ne brasse pas de l’air. L’intérêt est évident, et le résultat visible, palpable, et surtout utile. Je restaure des bâtiments qui seront encore là dans des siècles, Mr Aubert restaure des meubles que l’on se transmettra de génération en génération.
Au fil de la discussion, Mr Aubert et moi même échangeons des anecdotes communes et dressons le même constat. Nos métiers sont malmenés, car les modes des vies changent. Les modes tout court d’ailleurs changent. Nous sommes de plus en plus confronté à un monde jetable, tout n’est que passager, l’endroit ou nous vivons, la couleur de notre papier peint, nos meubles, et même nos conjoints me glisse t’il non sans une pointe d’ironie.
J’approuve totalement ses paroles, et qui me contredira ? Cette liberté que nous avons de changer, ou plutôt ce besoin, savamment orchestré par un matraquage publicitaire omniprésent se fait au dépend de notre portefeuille et de notre planète. Si bien que l’on crois acheter quelque chose bon marché, et quelques années plus tard se retrouver obligé d’en racheter un autre, car le précédent est déjà foutu. Ce qui s’applique aux meubles pourrait s’appliquer à tant de choses : chaussures, imprimantes, frigidaires, voitures… Je ne parlerai pas ici de l’obsolescence programmée car je serais hors sujet. Mais cela nous amène vers une autre réflexion, qui est la clé de la survie de nos métiers.
Face à une montagne de produit pas cher, avec accessoirement une durée de vie limitée, quelle est la réaction d’un client lorsqu’il vient me consulter moi, ou un collègue artisan ? Le prix ! C’est cher !
Bien évidemment ! Je ne dis pas que tous les artisans pratiquent des prix corrects, mais la plupart des gens on perdu conscience de ce qu’est un travail manuel. Confronté tous les jours à acheter des objets qui sortent des chaines de productions ou la main d’oeuvre est limité à son strict minimum. Le travail manuel s’en sort grandement pénalisé car sa vraie valeur n’apparait pas évidente aux yeux de tout le monde. Mais d’ailleurs, quelle est la vraie valeur de notre travail ? Si l’on devait la comparer à tous les produits qui sortent des usines ou de ces maison en kit, qui poussent comme des champignons. La valeur de notre travail se voit dans le temps, la ou notre travail traverse les âges pour durer 5 fois, dix fois, vingt fois plus longtemps que les produits « à la mode actuelle ». Nous travaillons avec des matériaux brut : le bois, la chaux, la pierre, la terre ( cuite ou crue )… Et des structures simples par assemblage, mortaisage, etc… La ou les techniques actuelles repose sur des matériaux composites éphémère : placo, contreplaqué, même le béton à une durée de vie limité ( entre 50 et 120 ans pour les bétons actuels ), et des assemblage fragiles ( visseries, clouage, joints colle, scotch ). L’enjeu de notre siècle, pour ne pas voir les savoirs faire des artisans disparaitre d’ici peu, est la sensibilisation sur ce qu’est l’investissement dans l’ancien ( maison, meuble, menuiserie, etc… ). C’est investissement se traduit certes par un prix plus lourd, mais en contrepartie par un ouvrage durable et chargé d’histoire. Ces deux valeurs : durabilité, histoire / patrimoine, auxquelles nous pouvons rajouter l’esthétique sont les valeurs clé de notre travail.

Si je me permet d’écrire ce billet, c’est également que le secteur du meuble ancien traverse une crise. Les meubles anciens n’ont pas bénéficié comme le bâtiment de la bulle immobilière. Ces objets d’arts, inestimables car uniques, sont simplement en train d’être dévalorisé car ils sont soit-disant passés de mode : « Les meubles anciens, c’est vieillot », alors on les jettes. Nos appartements sont de plus en plus petit, alors « plus de place pour l’armoire des grands parents ». La crise du meuble ancien se situe là. Alors qu’en réalité ils sont d’une richesse inestimable :
– Ils sont solide et durable dans le temps, la plupart on plus d’un siècle, sont fait dans un bois de qualité ( aujourd’hui il faudrait pas moins de 700€ de bois uniquement pour refaire une armoire d’époque ).
– Ils sont beaux, témoignent du savoir faire de nos ancêtres, leurs forme sont variés en fonction des époques,et ils sont simple d’entretiens. Les meubles que nous achetons aujourd’hui à Ikéa, ou Conforma, Fly et j’y passe, seront dans quelques années les meubles au revêtements décollés, et moche que nos parents ou grands-parents ont dans leurs cuisine des années 60-70.
Pour moi, les meubles anciens peuvent parfaitement s’intégrer dans un style moderne, il n’y a pas besoin de retourner à la mode des années 1850 pour être hype. Le bois massif, le métal et le verre peuvent se marier à merveille. Je pense que la véritable mode devrait être insufflé par nous autre, celons nos propre gouts, sans que cela nous soit dicté par le dernier magazine Ikéa en date.
Je vous invite à me faire partager vos intégrations de meuble ancien, dans vos intérieurs ou vos avis sur la question. Si vous résidez en région Lyonnaise, n’hésitez pas vous adresser à Mr Eric Aubert pour vos restaurations de meubles ancien, vous verrez c’est un bonhomme compétent et de surcroit bien sympathique.

A la prochaine !