Catégorie : Non classé

étagères yourte

La vie en yourte

yourte alpine 1

Cela faisait des années que je chérissais le rêve de vivre en habitat léger, un comble pour un maçon diriez-vous ! Le contexte économique ne nous pousse pas à investir dans la pierre étant jeune ; désirons-nous vraiment mettre le doigt dans cette machine infernale qu’est la vie à crédit ? Pour rester coincé dans un métier qui nous accable, payer notre crédit habitation, notre crédit auto indispensable pour aller bosser, et finalement payer le psy et l’avocat du divorce. Mon choix était fait depuis mes 20 ans, je ne troquerai pas ma liberté de vivre ou de m’insurger pour 25 ans de dettes sur ma maison. Mais alors quel choix faire ?

Après avoir vécu en location, en camion, en camping-car, dans un entrepôt, j’ai exploré la plupart des possibilités qui s’offraient à moi en terme d’habitat mobile. Étant moi-même un nomade dans l’âme, je cherchais un habitat que je pourrais transporter là où le vent et les rencontres me porteraient : roulotte, tiny house, tipi, conteneur, poids lourd aménagé, et finalement la yourte qui était mon coup de cœur depuis des années.

Pourquoi ce choix ? Après avoir expérimenté la vie en véhicule aménagé : fourgon et camping-car, je me suis rendu compte que ces structures en métal et plastiques ne m’apportaient pas la paix que je cherchais dans mon chez moi. Je voulais quelque chose de plus “naturel” pour que ma maison soit également un lieu de repos, de méditation. En ce sens, pouvoir installer sa maison dans des lieux inaccessibles depuis la route, en pleine forêt ou sur un terrain isolé était un critère important. Ce souhait m’a éloigné des tiny house et autres conteneurs, trop complexes à déplacer.

dome yourte

Étant un adepte des habitats primitifs, cela ne m’aurait pas déranger d’expérimenter la vie en tipi, mais comme tout le monde, j’ai des biens de valeurs à garder chez moi sans que le chasseur ou le randonneur du coin se sente l’envie d’aller fouiner dans un abri sans porte. Entre temps mon chemin à croisé celui d’une femme formidable avec qui je partage ma vie aujourd’hui, et cela à remis en cause beaucoup de mes critères “primitifs” justement, pour les remplacer par les notions de confort et de sécurité.

“Ça te dirait pas de vivre en yourte ?” Sa phrase qui a tout enclenché. Sans que je lui touche mot de ce rêve, cette proposition a été le moteur pour sortir de notre vie de “pseudo-citadins”. Nous avons pensé ce changement d’habitat comme un changement de vie, en nous éloignant des grandes agglomérations pour une vie plus simple, en campagne.

La yourte représentait pour nous le meilleur compromis, mobilité / confort, sécurité, c’est un habitat :
– lumineux, avec son dôme central
– confortable, car isolé comme une maison classique avec de bonnes épaisseurs d’isolant en paroi et toiture
– entièrement démontable et transportable en véhicule léger < 3,5T
– implantable partout ou le sol est plan grâce à une pose sur plots réglables
– sécurisant car fermé par des huisseries standards
– facile à chauffer grâce à la présence d’un poêle
– et bien d’autres ( sain, chaleureux… )

Nous allions donc vivre en yourte, mais qui choisir pour bâtir le projet de nos rêves ? Je scrutais les fabricants de yourtes depuis des années. Notre sélection s’était porté sur 2 artisans : le premier est l’atelier des coureurs des bois, qui réalise de véritables œuvres d’art artisanales dans la plus pure tradition des yourtes kirghizes. Je pense que si j’avais été seul, j’aurais peut être craqué pour une yourte de cet atelier, mais la vie de tous les jours dans un cadre plus proche des normes de confort actuelles nous ont poussés à partir vers quelque chose de plus moderne et confortable. Nous avons donc choisi de confier notre projet à l’atelier Yourte Alpine.

Yourte Alpine, ce qui a fait pencher la balance.

Nous souhaitions simplement ne pas avoir de problèmes avec notre habitat, qu’il nous libère du temps pour nous investir dans nos projets respectifs. Beaucoup de questions se posent avant d’habiter en yourte : sera-t-elle bien étanche à la pluie ? et en cas de neige ? le vent ? sera-t-elle facile à chauffer ? même la nuit ? et le confort d’été ? Benoit Guillet, créateur et gérant de Yourte Alpine, a répondu à toutes ses questions par de vraies solutions techniques, croquis à l’appui. Étant moi-même du bâtiment et concerné par les logiques d’isolation, d’étanchéité à l’eau et à l’air sur les bâtiments en “dur”, j’ai vu que chacun de ces points avaient été pensés et adaptés à la yourte. En effet, prendre une yourte artisanale mongole ou kirghize pour la poser en France (en tous cas dans la plupart des régions françaises) est un non-sens : les conditions climatiques ne sont pas les mêmes et nos exigences de confort d’européen sont un peu mises à mal en dehors d’un petit week-end pour expérimenter la vie en yourte.

ossature yourte

Benoit Guillet a donc conçu une yourte qui supporte les conditions climatiques de notre pays, avec une pente de toit augmentée à 30%, des murs intérieurs de 2,20 m pour y poser nos meubles habituels, un grand dôme zénithal en polycarbonate qui non seulement laisse entrer la lumière mais s’ouvre également pour laisser l’air chaud s’échapper en été, sans laisser entrer la pluie en cas d’averse. Pour l’extérieur c’est une toile acrylique déperlante, qui laisse sortir l’humidité que nous produisons à l’intérieur de la yourte. Le plancher est un camembert, isolé ou non, entièrement démontable et posé sur des pieds réglables. L’étanchéité à l’air est particulièrement soignée : les jonctions de toiles aux niveaux des menuiseries, du dôme, la superposition des toiles entre elles, les fixations en velcro et sangles. On sent que de nombreux petits détails ont été poussés à l’extrême pour fournir un habitat confortable et sans mauvaises surprises.

finitions yourte

Le montage

Il nous aura fallu 3 jours à 3 pour monter la yourte avec l’aide de Benoit Guillet, c’est un sacré boulot, plus que ce que l’on s’était imaginé. Avoir une yourte performante demande de passer plus de temps sur les détails, mais au final c’est peu de temps passé à l’échelle d’une année de confort. Nous avons opté pour un isolant naturel, la laine de mouton qui gère très bien les transferts d’humidité, la toile est unie dans une teinte “passe partout” pour ne pas trop gêner le voisinage, le sol est en bois massif de 48 mm, non-isolé mais jointé par un système rainuré qui limite bien les pénétrations d’air, un grand tapis fait l’affaire dans notre cas.

plancher yourte

Et alors la vie en yourte ?

Nous avons eu la chance d’être acceptés dans une commune où le maire est ouvert d’esprit. Globalement, là où la tension immobilière est plus faible il est plus simple de poser une yourte sans se faire embêter. Nous avons choisi de nous présenter à la mairie pour ne pas vivre dans la crainte de la délation, d’autres tentent le forcing mais pas nous. Nous nous somme installés au sein d’un habitat partagé, sur un petit hameau en reconstruction. Le fait d’avoir un habitat sobre mais terminé nous permet d’aider nos voisins dans leurs projets d’aménagement, et plus généralement de nous libérer du temps pour nous.

plancher yourte

Nous avons opté pour une yourte de 27 m2 pour 2 personnes, ce qui est le minimum selon moi. Nous avons quelques pièces annexes sur l’extérieur, toilettes sèches comme les anciens, et bientôt une petite salle de bain isolée, en attendant les voisins nous prêtent la leur et nous redécouvrons la toilette au gant de nos grands-parents dans la yourte. Il faut globalement faire attention à la vapeur d’eau que l’on émet dans la yourte car pas de VMC, donc l’hiver la douche chaude en intérieur ramènera beaucoup d’eau dans les parois à moins d’aérer.

étagères yourte

A aucun moment nous regrettons notre choix de vie en yourte. Cet hiver, malgré les -12°C nous avons tourné à 20°C intérieur grâce à notre petit Jotul. Avec le recul je pense qu’un petit poêle turbo aurait aussi bien fait l’affaire pour 3x moins cher. Nous n’avons pas eu les moyens de prendre un conduit double paroi pour le poêle, mais nous investirons l’année prochaine, c’est un élément indispensable pour maintenir une chaleur constante en faible tirage. La principale différence avec une maison classique se fait surtout au niveau acoustique, la yourte filtre très peu les bruits extérieurs, c’est pour cela qu’elle s’insère mieux dans un milieu calme et naturel, comme pour nous où c’est le chant des oiseaux qui nous réveille au matin. Rien ne me manque dans mon ancienne vie de citadin, l’argent que nous n’injectons pas dans une location, nous pouvons le mettre dans une meilleure alimentation via l’AMAP du coin, et puis nous pouvons simplement passer moins de temps à travailler pour prendre soin de nous et ceux qui comptent pour nous. La vie quoi !

Jérémy Cohen

soubassements pierre

La purge des enduits ciments

soubassements pierre

Ils sont la plaie du bâti ancien. Depuis les années 50 et le boom de la construction en béton, la production de ciment a écrasé celle de la chaux, devenue désuète pour la plupart. Le ciment, quand il est utilisé en enduit, a pourtant comme gros inconvénient de bloquer l’humidité dans les murs anciens. Celui-ci est pas, ou peu capillaire, quand le reste des matériaux d’une maison ancienne le sont. Une maison ancienne, capillaire, construite sur un sol lui même librement ouvert à la circulation d’eau liquide verra nécessairement des transits d’humidité se faire entre le sol et la base des murs. C’est inéluctable.

Pendant des décennies nous avons appliqué un mauvais diagnostic à ces dégradations du pied de mur, en pensant que l’agression venait entièrement de l’extérieur. Nous avons enduit nos mur avec les matériaux les plus dur et les plus étanche en pensant que cela était la meilleure solution pour les protéger. C’était sans prendre en compte le phénomène de remontée capillaire, évoqué plus haut. L’eau transitant dans le sol, et circulant sur la base des murs ne trouve plus d’échappatoire autre que remonter toujours plus haut dans les murs.

C’est un phénomène semblable à la poussée d’Archimède, qui s’amplifie à mesure que l’on bloque l’humidité du sol sous des revêtements non hygroscopiques comme les dalles bétons ou le bitume, à proximité des murs. Il apparaît urgent de libérer nos maisons ancienne de tous ces revêtements qui les étouffent, et cause en réalité beaucoup plus de tords que de bienfaits.

La première étape est donc la purge de ces revêtements. Attention, dans le cas d’une maison en pisé présentant un risque de dégradation par pathologie humide, un diagnostic et des sondages sont indispensables pour ne pas risquer l’effondrement.

pisé enterré

pisé humide

Pour le bâti en pierre, le risque est moindre. L’opération la plus rentable pour l’assèchement d’un mur victime des remontées capillaires est la purge des enduits ciments extérieurs sur une hauteur de 1 mètre. Dans l’idéal il faut toujours traiter un problème d’humidité à la source. Il arrive que cette opération ne suffise pas et qu’il faille canaliser une eau de ruissellement ou corriger un rejaillissement ponctuel.

Purger un enduit ciment sur la base du mur, c’est donner une échappatoire vers l’extérieur à l’eau bloquée dans le mur. Cette opération ne se substitue néanmoins pas à une analyse plus poussée de l’origine du désordre.

Comment réalise t’on un enduit sur une façade en…

Je prend le temps d’écrire cet article car je suis régulièrement sollicité sur le traitement des façades en pisé. Ce qui m’estomaque aujourd’hui c’est de voir que l’immense majorité des façadiers travaillent en dehors des règles établies pour les enduits sur pisé. Car oui, depuis 2012 les professionnels de la terre crue se sont rassemblés pour mettre sur papier des règles officielles sur les enduits sur support en terre crue. Ces règles de bonne pratique sont les seules sur lesquelles les artisans doivent se baser quand il s’agit d’enduire sur du pisé, le DTU 26.1 sur les enduits ne s’appliquant pas pour les supports anciens.

https://terre-crue-rhone-alpes.org/les-regles-professionnelles-pour-la-mise-en-oeuvre-des-enduits-sur-supports-composes-de-terre-crue/

http://www.eyrolles.com/BTP/Livre/regles-professionnelles-pour-la-mise-en-oeuvre-des-enduits-sur-supports-composes-de-terre-crue-9782359170511

Comment travaille le façadier classique d’aujourd’hui ? Si vous avez de la chance il aura entendu dire que « le pisé ça respire, y faut y mettre d’la chaux d’sus sinon ça étouffe et après les murs y s’cassent la gueule ! » Une chance donc car les produits à base de chaux projetables en machine existent, les indices de perspirance semblent acceptables, ça ne peut de toute façon pas être pire que nos bon vieux enduit ciment surdosés ultra étanches. Attention tout de fois à vérifier les produits, certain ne s’embêtent pas à projeter du monocouche classique en couche de fond. Si le produit est convenable, la mise en oeuvre est encore perfectible.

« Sur l’pisay faut mettre du grillage a poule galva accroché sur des pointes de 120 sinon ça tiens pas au mur garçon ! » FAUX !

Bien sur que ça ne tiendra pas si l’on ne traite pas le support ! Combien de façades ai-je vu, à peine décrépies, sitôt vêtues de ce grillage et enduite dans la foulé, alors que le mur était poussiéreux au possible. Seulement voilà, dans les règles pro le grillage galva c’est fini, c’est même proscrit. Pourquoi ? Réfléchissez, l’enduit se tient sur le grillage, qui se tient sur les pointes qui tiennent dans le mur. Il n’y a pas d’adhérence à proprement parler sur le support, ou du moins il n’y en a pas suffisamment sinon pourquoi utiliser tout ce bazar en métal ? L’enduit se désolidarise alors du support, il cloque, fend, sonne creux, mais tient en place grâce au grillage magique !

Sans parler du ciment en place que nombre de façadier trouvent trop fastidieux à enlever, alors que c’est l’opération la plus importante pour assainir les murs ! Les soubassement souvent enduit au ciment à l’époque pour reboucher les joints ne sont quasiment jamais purgés ! Il est facile de voir si cette opération à été faite sur une façade neuve, regardez ou se situent les auréoles d’humidité, si elles apparaissent à une certaine hauteur et non en pied de mur c’est qu’il y a du ciment derrière et que l’humidité remonte jusqu’au pisé pour se frayer un chemin vers l’extérieur.

mur en pisé endommagé

Laissez moi vous exprimer la vraie façon de procéder, et ce n’est pas moi qui l’ai sorti de mon chapeau je le répète. La surface du pisé est toujours instable, il arrive fréquemment d’avoir quelques centimètre de pisé farineux partant en petites plaquette quand on passe la main dessus. C’est la cause combinée de l’eau bloquée à la surface du pisé par un enduit étanche et le gel qui fait gonfler cette eau et délite le pisé en surface. Il faut brosser le pisé voire le purger sur plusieurs centimètre jusqu’a avoir un état de surface convenable. Une adhérence convenable se définit à partir du moment ou vous pouvez suspendre une bouteille de 1L sur 1 cm2 d’enduit ( pour vulgariser ).

Essai résistance au poinçonnement - règles pro enduit sur support en terre crue
Essai résistance au poinçonnement – règles pro enduit sur support en terre crue
Traitement de linteau en bois - Yves - stagiaire en restauration du patrimoine
Traitement de linteau en bois – Yves – stagiaire en restauration du patrimoine

 

Parfois quand les pathologies sont lourdes il faut creuser sur plus de 5cm pour retrouver un pisé propre. En effet, c’est du boulot mais c’est le seul moyen d’avoir un enduit qui ai une bonne cohésion avec son support.

Purge complète du pisé instable - Fontaine-Saint-Martin - Jérémy Cohen maçonnerie
Purge complète du pisé instable – Fontaine-Saint-Martin – Jérémy Cohen maçonnerie

Une fois que l’on a soigneusement brossé le pisé, soufflé les éléments instable au compresseur et que l’on a des trous, des ceux ou des fissures à boucher que fait on ? On fait des boules avec du grillage a poule, on les glisse dans les fissure et les gros trous et on envoi 20cm de mortier dessus… Je blague, mais c’est malheureusement un cas de figure récurrent. C’est à cette étape que l’on prend conscience que la façade en pisé n’est pas l’apanage des façadiers mais des maçons, car les opérations de petite maçonnerie sont nombreuse et à traiter au cas par cas. Les trous peuvent se boucher avec des pierres, des adobes, un béton d’argile, les fissures se bouchent à la terre, au torchis, jamais avec un matériaux dur qui pourrait faire office de coins écarteur. Les zones creuses se traite avec un « renformi » qui est une couche ponctuelle de dressage sur des épaisseurs importantes, généralement réalisées au mortier d’argile adjuvanté de fibres comme la paille ou le chanvre.

Bouchage en maçonnerie de galets - Thomas Formery - Cabestan
Bouchage en maçonnerie de galets – Thomas Formery – Cabestan
Bouchage en maçonnerie de galets
Bouchage en maçonnerie de galets

 

Reformis terre sur pisé - Fontaine-Saint-Martin - Jérémy Cohen maçonnerie
Reformis terre sur pisé – Fontaine-Saint-Martin – Jérémy Cohen maçonnerie
Reformis terre sur pisé - Fontaine-Saint-Martin - Jérémy Cohen maçonnerie
Reformis terre sur pisé – Fontaine-Saint-Martin – Jérémy Cohen maçonnerie

Le soubassement en pierre doit impérativement être dégagé de tout revêtement étanche et ce jusqu’a retrouver le joint à la chaux au creux des pierre. Il faut récupérer la capillarité du mur afin que le soubassement récupère sont rôle d’exutoire d’humidité et de protection du pisé. Les angles en pisé trop abimés doivent être réparés avec des techniques de maçonnerie et non d’enduit afin de ne pas exercer de contraintes de poinçonnement trop importante sur la surface du pisé.

Soubassement en galet dégagé de tout enduit étanche - Meyzieu - Jérémy Cohen maçonnerie
Soubassement en galet dégagé de tout enduit étanche – Meyzieu – Jérémy Cohen maçonnerie

 

Vient ensuite l’étape du corps d’enduit, qui est une couche de 1,5 cm maximum pour limiter la fissuration, il peut être réalisé à la terre ou à la chaux, mais dans le second cas, le support devra avoir reçu un lait de chaux et un gobetis ( couche fine et rugueuse améliorant l’accroche ). Le corps d’enduit peut être tramé si le pisé est très fendu ( toutes les fissures et les raccords avec du béton doivent recevoir une trame débordant de 10 cm minimum sur les 2 surfaces différente ), on peut utiliser de la trame nylon ou en toile de jute que je préfère.

Trame toile de verre
Trame toile de verre

 

Et enfin la finition, une maison ancienne ça se respecte et demander un crépi semi-écrasé c’est tout sauf respecter l’histoire de sa façade.

Crépi écrasé
Crépi écrasé

Il est sur que tout le monde ne peut pas se permettre d’avoir une façade badigeonnée avec modénatures. Mais pour quiconque souhaite garder le charme de l’ancien sur sa façade un taloché serré est un minimum. Il faut cependant savoir que les façades anciennes étaient systématiquement badigeonnées car le travail à la main rendait très difficile l’obtention d’un rendu uniforme sans raccords ( différences d’aspect dûes au séchage discontinu de l’enduit ), cependant aujourd’hui la taloche éponge peu adoucir le rendu pour celui qui n’aime pas les nuances.

Façade taloché bois non adoucie - Jérémy Cohen maçonnerie
Façade taloché bois non adoucie – Jérémy Cohen maçonnerie
Enduit chaux adoucis à l'éponge - Collectif Matière Première en Savoie - Elodie Courtin et Marc Clavel
Enduit chaux adoucis à l’éponge – Collectif Matière Première en Savoie – Elodie Courtin et Marc Clavel – http://matierepremiere73.blogspot.fr

 

En revanche la taloche éponge enlève la couche de calcin en surface des enduits les rendant plus fragiles. Et pour les rares personnes ayant transformé leur habitation en pisé en maison d’architecte il est possible de gratter l’enduit avec une taloche a pointe ou un berthelet pour avoir un aspect gratté, méthode la plus simple ne demandant pas de talocher son enduit de manière homogène à mesure qu’il fait sa prise ( attention c’est la finition la plus fragile, ouverte au ruissellement, je ne la recommande rarement ).

Corps d'enduit gratté à la truelle - Hervé Martineau Maçonnerie à Lozanne
Corps d’enduit gratté à la truelle – Hervé Martineau Maçonnerie à Lozanne

 

Voilà, j’étais parti sur un coup de gueule et je vous fait la totale sur les enduits sur support en terre crue. Aujourd’hui il est important de communiquer sur ce qu’est le travail de qualité, celui qui sera encore la dans 100 ans comparé à des travaux de maquillage et cache misère qui s’appliquent malheureusement très souvent dans la rénovation. J’espère que des façadiers tomberont sur cette article, je m’excuse d’être méchant, il n’appartient qu’a eux de changer leurs méthodes ou du moins d’en proposer des plus aboutie, même si il ne faut pas se leurrer travailler dans les règles de l’art coûte plus cher que d’envoyer une façade en 3 jours à la machine. Mais je pense qu’aujourd’hui les vieux bâtiments et particulièrement ceux en pisé doivent être traités correctement si l’on veut encore pouvoir en faire profiter nos enfants et petits enfants et s’épargner des sinistres parfois graves que l’on peut subir en habitant dans une maison ancienne maltraitée.

 

Façade à la chaux patinée - Sathonay-Village - Jérémy Cohen maçonnerie
Façade à la chaux patinée – Sathonay-Village – Jérémy Cohen maçonnerie

 

 

Evolution d’un enduit vers un stuc

Au cours de ce petit diaporama photo vous verrez les différentes étapes d’un enduit stuqué, en passant d’une application simple au platoir non travaillé ( rendu simpliste que l’on retrouve couramment chez les maçons peu qualifié ), à un taloché bois puis enfin à un enduit lissé avec une passe de poudre de marbre et une passe de chaux en pâte pure serrée à répétition pendant de longues minutes.

Enduit chaux appliqué au platoir Enduit chaux appliqué au platoir Enduit chaux taloché bois Enduit chaux taloché bois Enduit chaux taloché bois Enduit chaux taloché bois Enduit chaux colature poudre de marbre Enduit chaux colature poudre de marbre Enduit chaux stuqué Stuc chaux Stuc chaux Stuc chaux Stuc chaux

 

Chantier joints de pierres sur Grenoble

Mur en pierre avant décroutage

Il s’agit d’un mur intérieur qui était enduit au ciment. Celui-ci à été décrouté et les joints de pierre creusé pour laisser place à un mortier de chaux tout neuf. La technique utilisée ici est le joint beurré à la langue de chat, puis brossé après séchage à la brosse métallique. C’est une technique longue et fastidieuse que l’on réserve aux pierres à joints mince et aux couleurs intéressantes comme les pierres ayant été sablée en intérieur. Avec le recul un enduit pierre vue aurait été tout aussi bien. Sur les photos les joints sont en train de sécher, leur couleur définitive est blanc cassé.

Brique joints décroutés

mur en pierres, joints beurrés à la chaux
mur en pierres, joints beurrés à la chaux

Jointage mur en pierre Mur en pierre joints à la chaux Briques joints à la chaux Briques joints à la chaux

Que dois-je vérifier avant d’acheter ma maison en pisé…

Ça y est, vous êtes sur le point d’acheter votre future maison, tout les feux sont aux vert, le banquier a desserré les dents pour vous accorder votre crédit, oui seulement… la maison est en pisé…

« Le pisé c’est solide ? D’ailleurs la maison du cousin du frère au voisin, celle qui s’est écroulé, oui et bien elle était pas en pisé ? Si ! Comment ? Les maisons en pisé s’écroulent ? On va chercher sur internet ! » Après avoir entendu tout et son contraire vous vous êtes retrouvé à lire ces lignes. Vous êtes de plus en plus nombreux à me solliciter pour effectuer des diagnostics avant achat de votre future maison. Depuis le temps, je me dis qu’il faut rédiger un petit guide du diagnostic du pisé alors nous y voilà.

Par ou commencer ? Un petit rappel, pour tous ceux qui n’ont pas lu mes précédents articles sur le sujet :  » Le pisé faut que ça respire nom de Diou ! « , à oui, mais pourquoi ?

Les maisons en pisé sont composé en grande partie par des matériaux naturels, à savoir des pierres et de la chaux pour les soubassements ( partie en contact avec le sol ) et de la terre pour le reste ( et je dis bien que de la terre ). Pour faire un mur en pisé, vous sortez la terre qui est sous vos pieds ( 30 à 50cm sous l’herbe tout de même ) vous l’épandez dans un coffrage, vous tassez et ça fait un mur ! Bon, je schématise, mais le concept est là. Dans le pisé ancien, il n’y a pas de ciment, de résine ou autre, ce n’est que de la terre.

« A oui mais ça tient ? »

Evidemment mais sous certaines conditions : La terre est un matériaux incroyablement stable dans le temps si elle conserve un certain taux d’humidité. Contrairement à un ciment, ce n’est pas un matériaux transformé ( qui aspire à se décomposer, cf durée de vie des ciments ). Le liant de la terre est l’argile ( l’eau qu’elle retient en réalité ) mais globalement, l’argile est une matière qui ne tend pas à se décomposer d’avantage. Un mur en terre peut tenir debout des milliers d’années, comme en témoignent certains ouvrages très anciens d’Afrique.

La terre est un matériaux relativement instable en revanche quand ça teneur en eau varie. L’eau est en réalité la première cause d’effondrement du pisé chez nous.

Comprendre la conception des murs en pisé.

Un mur en pisé peut se décomposé en 2 parties principales :

Le soubassement, en pierres ou galets ou briques liés avec un mortier de chaux

et la partie en pisé qui elle est en terre.

Schéma pisé abiterre

Croquis : Pascal Scarato, Abiterre

La chaux résiste très bien à l’humidité, la pierre également, c’est pourquoi ces matériaux sont disposés en fondation et en élévation à partir du sol. Comme vous pouvez vous en douter, la terre, elle, craint l’humidité : versez un verre d’eau sur un morceau de terre sèche, que se passe t’il ? Vous m’avez compris. La partie en pisé doit donc être protégée de l’humidité, mais quelle humidité ?

Celle du sol évidement, un sol est toujours humide. L’eau présente dans le sol demande à migrer vers des endroits secs. C’est ce qui provoques les remontées capillaires, phénomène que l’on peut comparer au sucre que l’on trempe dans le café, ou l’éponge sèche sur une surface humide. Poser un

mur en pisé directement à même le sol reviendrait donc à tremper son carré de sucre dans son café ( j’arrête ici les explications du type école primaire ). Il faut donc protéger le pisé par un matériaux qui frêne les remontées capillaire : le soubassement !

A l’époque le ciment n’existait pas, les résines hydrofuges encore moins, le seul moyen que l’on avait était d’édifier un soubassement avec de la pierre ou brique et un mortier de chaux. La chaux reste un matériaux poreux qui permet les remontées capillaire dans une moindre mesure, en revanche, la chaux ne se dégrade pas au contact de l’humidité ( on ne parle pas ici d’inondations tout de même ).

« Si il y a des remontées capillaire avec de la chaux, ça ne sert à rien de faire un soubassement !  » Allons, comme l’a si bien expliqué un collègue de l’association TERA ( Terre Crue Rhône Alpes ) : Les remontées capillaires c’est quand le mur absorbe plus d’eau qu’il en évacue. » Et oui nous n’avions pas encore abordé l’évacuation de cette humidité ! La chaux, comme la terre d’ailleurs sont des matériaux dit « ouvert » à la diffusion de la vapeur d’eau. L’eau présente dans un mortier de chaux sec, ou dans la terre, peut migrer facilement jusqu’a l’extérieur. En réalité, il y a un cheminement continu d’humidité dans nos mur, depuis le sol, jusqu’a l’air.

La plus grosse erreur dans le bâti ancien est de penser qu’il faut à un stade ou un autre bloquer l’humidité. En effet, lorsque l’on bloque l’humidité on ne fait que créer un accumulation d’eau, et on force celle ci à prendre un chemin que l’on avait pas prévu. Un exemple tout simple :

Une dalle sur un sol en terre plein, phrase mainte fois entendu par des maçons ignorants :

« Oh Ben, j’vous coule une dalle de ciment, et je vous met un poliane en dessous que je fait remonter le long des mur, comme ça pas d’humidité hein ! »

Voilà, vous avez tout faux, pourquoi ? Vous bloquez l’humidité sous votre sol, elle remontera dans vos murs qui sont capillaires. Vous avez saisis ? Allez maintenant je vous fait un palmarès des situation les plus critiques dans l’ordre croissant :

 

[GRAVITE 1] Dalle béton sur sol en terre plein contre un mur en pisé non enduit, ou enduit à la chaux

[GRAVITE 2] Enduit étanche ( ciment, ou ne comprenant qu’une faible part de chaux ) sur l’une des deux faces du mur

[GRAVITE 3] Enduit étanche ( ciment, ou ne comprenant qu’une faible part de chaux ) sur l’une des deux faces du mur et dalle béton sur sol en terre plein

[GRAVITE 4] Enduit étanche ( ciment, ou ne comprenant qu’une faible part de chaux ) sur les deux faces du mur et dalle béton au sol

[GRAVITE 5] Enduit étanche ( ciment, ou ne comprenant qu’une faible part de chaux ) sur les deux faces du mur, dalle béton au sol et soubassement partiellement enterré ( H>30cm )

[GRAVITE 6] Enduit étanche ( ciment, ou ne comprenant qu’une faible part de chaux ) sur les deux faces du mur, dalle béton au sol et soubassement entièrement enterré

[GRAVITE 7] Votre maison s’est écroulée.

Comme je l’ai mentionné les revêtement appliqué au pied du mur ou contre celui-ci ont une importance capitale. Ils doivent a tout prix permettre la libre circulation de l’eau sous ça forme gazeuse, ce que l’on nommera l’humidité en général. La majorité des enduits de façade classique ne

permettent pas ces échange, seuls les enduits 100% à la chaux permettent des transferts acceptable d’humidité vers l’extérieur, seulement peu de façadiers travaillent uniquement à la chaux car cela demande beaucoup de technique et plus de patience qu’un produit tout prêt.

Le deuxième point crucial est la hauteur de soubassement, en effet avec le temps et les travaux sur la voierie ou la nouvelle piscine du voisin, le niveau du sol augmente, et celle du soubassement diminue. Si bien que dans certains cas le soubassement se retrouve sous le niveau du sol. On arrive alors dans des situations critiques ou le pisé va se dégrader rapidement et le risque d’effondrement est réel. C’est en réalité la première chose que vous devrez observer sur votre maison :

Entre 50cm et 1m on est très bien, en dessous de 30cm cela devient préjudiciable sur le long terme, en dessous de 5cm le pisé va se dégrader rapidement et peu s’écrouler dans les 5 à 10 ans.

 

LA STRUCTURE ET LES FORCES

Le pisé ne travaille qu’a la compression ( comme le béton, ce sont les armatures qui travaillent en flexion ) et n’est pas armé. En conséquent il fissure assez facilement sur les efforts de cisaillement : murs qui s’écartent, appuis des poutres. Le bâti ancien bouge, et dans une certaine mesure il ne faut pas s’en inquiéter. En revanche certains désordres peuvent apparaitre avec le temps et mérite d’être corrigés.

FISSURES FAUT IL S’EN INQUIETER ?

Les cas les plus courants :

Fissures verticales :

Partant du bas :

Tassement de fondation, soit lors de l’édification, soit après avoir décaissé trop près des fondations : ( méfiez vous des travaux de voiries, il ne faut en théorie pas décaissé le sol sous une pente de 30° à partir de la semelle de fondation du bâtiment ).

Partant du haut :

Tassement long des fondations ou poussés de charpente, dues à de grandes poutres qui fléchissent et exercent des poussées transversales, ou a une surcharge de la charpente, notamment si les charpentier ont alourdis la structure. Dans tous les cas il faut faire preuve de prudence lorsque l’on enlève un plancher en bois ou une charpente d’un maison en pisé, car ce sont les éléments qui tienne les murs entre eux.

Aux coins des fenêtres :

C’est souvent le cas pour les ouvertures en béton qui sont rigides et n’accompagnent pas le bâtiment dans ses mouvements.

 

Fissures horizontales :

Plus gênante, elle témoignent souvent de poussées trop importantes au niveaux des planchers, c’est souvent le cas lorsqu’un plancher bois est remplacé par une dalle béton qui n’est pas allégée.

Comment puis-je diagnostiquer moi même ma maison ?

La première chose à faire est donc de trouver la fameuse hauteur du soubassement en pierre ou galet, ce sera le premier indice de la santé du bâtiment. Qu’importe si la maison vient d’être recrépie et que les placo sont neuf, je vous déconseille fortement d’acheter une maison en pisé sans voir l’état des murs. Les dégradations les plus courantes se situent dans les premiers centimètre après le soubassement, au début du pisé en sorte. Ces dégradations peuvent être inexistante ou minime, ou au contraire plus gravent :

[GRAVITE 0] Le mur en pisé est sain et sec, il ne présente pas de dégradation particulière et sonne dur quand on le tape au marteau.

[GRAVITE 1] La partie basse du pisé présente une dégradation superficielle, on peu gratter quelques centimètre de pisé qui partent en feuille avant de tomber sur du dur, le mur ne sonne pas creux

[GRAVITE 2] La partie basse du pisé présente une dégradation superficielle sur plus de 5cm, le mur sonne dur après cette couche et le pisé est sec

[GRAVITE 3] La partie basse du pisé est dégradée sur plus de 10cm sur une hauteur n’excédant pas 30cm

[GRAVITE 4] Le pisé apparait très humide, on peut le creuser facilement sans trouver de point dur en son coeur, cette dégradation s’étend sur plus de 30cm de haut.

A savoir : un pisé humide est beaucoup moins résistant, pour les infiltration d’eau il est nécessaire de laisser sécher le pisé avant de procéder à ces examens. Si vous détecter une dégradation avancée ne creusez pas d’avantage et faites appel à un diagnosticien spécialiste du pisé.

 

Voilà vous avez maintenant toutes les cartes en main pour mieux appréhender le pisé et acheter en connaissance de cause.

TERA une association en aide au pisé

S’est créée l’an dernier une association du nom de TERA : Terre cruE Rhône Alpes, dans le but de créer un cadre réglementaire pour la construction en pisé et sa restauration. Tout comme les travaux au sein du réseaux écobatir qui ont aboutis aux règles professionnelles sur support en terre crue ( que vous trouverez ici : http://boutique.lemoniteur.fr/enduits-sur-supports-composes-de-terre-crue.html ), le travail que nous effectuons en ce moment même vise à établir les règles professionnelles de la construction en terre crue. Un gros travail de sensibilisation et de formation auprès des artisan est à mettre en place car peu connaissent les particularité du pisé et des techniques adaptées à sa sauvegarde.

Nous nous sommes donc réunis ce vendredi 13 mars 2015 afin de contribuer à un atelier permettant de dégager les thèmes principaux de ce texte normatif. Au delà de ces ateliers, c’est un moment précieux de partage et d’échange entre les professionnels de la terre crue.

Vous vous intéressez à la construction en terre crue, souhaitez apporter votre soutien moral et financier ou nous faire part de vos retours d’expérience ? N’hésitez pas à adhérer à l’association en temps que membre sympathisant ( contribution de 20€ par an ).

https://terre-crue-rhone-alpes.org

Les artisans de la terre crue en rhône-alpes
Les artisans de la terre crue en rhône-alpes

Crédit photo Philippe Heitz

Jérémy Cohen

Maçonnerie de pierre et de pisé, enduit chaux et terre

06.49.49.48.74

cohenmaconnerie[arobase]yahoo.fr

 

Qui sommes nous ?

Jérémy Cohen,

est un maçon spécialisé dans la réhabilitation de l’habitat ancien. En constatant que le domaine de la rénovation était pris dans une léthargie imposée par le diktat des industriels, il a très vite pris le contre pied et monté sa structure indépendante pour travailler avec des matériaux et des méthodes qui respectent le bâti ancien. Débutant dans la maçonnerie de pierre, puis la réalisation des enduits chaux et terre, Jérémy Cohen est devenu un des professionnels les plus avisés sur la restauration des bâtiments en pisé ( terre coffrée damée )  en Auvergne-Rhône-Alpes. Aujourd’hui, sa sensibilité à l’équilibre du bâtiment et à la santé de ses habitants, place son intervention au centre d’un projet de réhabilitation : stabilité du bâtiment, gestion de l’humidité dans des murs capillaires, méthodes d’isolation, exposition au rayonnement solaire, organisation bioclimatique de l’espace de vie, moyens de chauffage etc… Toutes ces caractéristiques qui rendent un espace agréable à vivre doivent être pensées à l’avance. Jérémy intervient aujourd’hui aussi bien en temps que conseiller technique sur des projets de réhabilitation, qu’intervenant sur le gros oeuvre et le second oeuvre.

Matière Première,

est un collectif d’artisans travaillant autour de l’éco-construction et la réhabilitation de l’habitat ancien, réunis en Avant-Pays-Savoyard sur la commune de Saint-Genix-sur-Guiers. Leurs force est d’avoir su mêler plusieurs savoirs-faire en une seule équipe : Conception architecturale, construction ossature bois – paille, charpente à l’ancienne, enduit intérieurs et de façade à la chaux.

Jérémy Cohen & Matière Première,

s’associent en septembre 2017 pour agrandir le collectif et amener la compétence gros-oeuvre dans l’équipe. Les membres oeuvrent tantôt sur des projets individuels propres à leurs spécialités, et tantôt sur des projets communs. Leurs but reste simple : livrer des projets de qualité architecturale et environnementale de haut niveau.

Rénover autrement

La grande majorité des travaux de rénovations sont réalisés avec des techniques et matériaux inadaptés aux bati ancien. Le discours que de la majorité des revendeurs de matériaux est bien souvent celui dicté par les lobbies industriels qui ne ce soucient que d’une chose : vendre du produit transformé à forte valeur ajouté, qui ne nécessite que peu de connaissances pour leur mise en œuvre, afin de rémunerer leurs actionnaires au détriment des savoirs faire. La plupart de ces produits on une empreinte écologique lourde à cause de l’énergie nécessaire à leur fabrication et à la gestion complexe de leur fin de vie.

L’approche proposée ici est bien différente : Tout d’abord identifier le batiment, ses matériaux, son implantation et son histoire. Avant d’entammer des travaux de décoration il faut évaluer si dans l’état actuel du bâtiment il vous sera possible d’avoir une atomsphère agréable à vivre à l’intérieur : humidité, polluants éventuels, état de la structure et étanchéité à l’air. A partir de ce diagnostic des travaux d’assainissement sont peut être à prévoir. Des opérations souvent à tors ignorées et cachées derrière des doublages et peintures flambant neuves. Ces premières opérations effectuées, viens le moment de déterminer vos attentes en terme de confort intérieur, d’esthétique, le tout dans un contexte global qui doit prendre en compte la façon dont vous occupez les lieux, dont vous chauffer l’habitation, l’exposition au soleil et aux vents dominants etc…

Dans ce cas on ne parle pas de « rénovation » mais de « restauration« , plutôt que de vouloir faire du neuf avec du vieux, la préoccupation principale est de restaurer l’équilibre de l’habitat et de respecter son histoire tout en prenant en compte les attentes en terme d’espace, de confort thermique, de luminosité et d’esthétique.

Jérémy Cohen, est aujourd’hui une référence en matière de restauration du petit patrimoine à destination des particuliers. Spécialistes des travaux d’assainissement du bâti ancien, et des enduits naturels, il est aujourd’hui appelé sur de nombreux cas  d’habitation présentant des déséquilibres où le bien être et le respect du patrimoine sont au centre des attentes du client.

Bien que le travail dans le respect de la logique du bâti ancien et plus simplement des règles de l’art puisse sembler être une évidence, Jérémy Cohen reste un marginal dans le monde de la maçonnerie et de la façade, et il s’emploie à travailler exclusivement avec les artisans qui partagent ses méthodes.

Ouvertures respectueuses du bâti ancien

Une ouverture mal conçue est souvent le début d’un déséquilibre pour votre bâtisse. Entre en jeu les matériaux utilisés, les proportions de l’ouverture et sa disposition. Jérémy Cohen s’emploi à réaliser des ouvertures de taille raisonnées hors des zones de faiblesse du bâtiment avec des matériaux compatibles : l’utilisation abusive du béton ferraillé dans des maçonneries « vivantes », qui travaillent, bougent avec le temps contraint les murs à se fendre, réduisant la solidité de l’ouvrage et son étanchéité à l’air. Les matériaux utilisés traditionnellement depuis des siècles sont plus adaptés, car en plus de ne pas dénaturer une façade ils « travaillent » avec le mur : La pierre de taille, la brique de terre cuite, le bois : en linteau ou en cadre complet.

Jambage pierre